Histoire de l’Abbaye Saint-Jean-des-Vignes en un clin d’œil

Fondée en 1076, par Hugues le Blanc, grand seigneur de la région, l’abbaye présente les vestiges les plus spectaculaires de la ville ! Au XIIIème siècle, un important chantier transforme l’abbaye romane en un vaste ensemble de style gothique dont subsistent aujourd’hui le cellier, le réfectoire, le cloître et les dépendances, mais aussi la façade avec ses flèches de plus de 75 mètres de haut !

Le chantier du XIIe siècle

La fondation de l’abbaye
A la fin du Xie siècle,  en pleine réforme grégorienne, le chevalier Hugues de Château-Thierry vient restituer à l’évêque de Soissons,Thibaut de Pierrefonds, des biens qu’il avait usurpés à l’Eglise. L’évêque précise dans une charte datée de 1076 que cette restitution se fera sous la forme d’une fondation d’abbaye. Cette abbaye primitivement nommée Saint-Jean-au-Mont prendra le nom de Saint-Jean-des-Vignes en 1088. Les chanoines qui l’occupent adoptent la règle de saint Augustin.
 
Un grand chantier, un grand abbé
La communauté de chanoines Joannistes (disciples de Saint-Jean dont l’abbaye est la maison mère) s’accroit rapidement jusqu’à atteindre 90 cloîtrés. Au XIII siècle, un important chantier transforme l’abbaye romane en un vaste ensemble de style gothique. L’abbé Raoul de Chézy (1197-1234), à l’origine de ces transformations, est un ecclésiastique important qui noue des relations à la cour des rois de France et à Rome. Le traitement somptueux qu’il réserve à la façade de l’église abbatiale et au réfectoire qui la prolonge vers le sud témoigne de son ambition. Quarante-trois cures et une trentaine de fermes contribuent à la puissance de l’abbaye.
 
L’Abbaye du XIVe au XVI siècle
Durant la guerre de Cent Ans, la priorité est donnée aux fortifications qui enserrent l’abbaye : trois tours, sept tourelles, une entrée fortifiée avec pont-levis. C’est dans cet ensemble imposant que se rend Charles Quint en 1544 pour négocier la paix signée quelques jours plus tard à Crépy-en-Laonnois avec François 1er. Mais l’abbaye ne résiste pas à l’assaut des Huguenots qui assiègent la ville en 1567. Durant 6 mois, l’abbaye est pillée, perdant son mobilier, sa bibliothèque, ses ornements liturgiques…
La gravure du chanoine Barbaran (1673) ci-contre, présente l’abbaye restaurée, un siècle plus tard. Malgré ces bouleversements, Saint-Jean-des-Vignes reste un des établissements religieux les plus prestigieux du diocèse à la fin de l’Ancien Régime.
 
La Révolution française et la prise en compte du patrimoine
En 1789, la communauté compte toujours 72 religieux. C’est avec leur accord que les assemblées du Tiers Etat se réunissent dans les salles de l’abbaye. Mais en 1790, les religieux sont chassés. Monseigneur de Bourdeilles est le dernier évêque de Soissons et le dernier abbé de Saint-Jean-des-Vignes. L’abbaye est transformée en manutention militaire.
L’église abbatiale dont les matériaux précieux avaient en partie déjà disparu, s’avère gênante et dangereuse pour ses nouveaux occupants. En 1805, l’évêque de Soissons reçoit l’autorisation d’affecter aux travaux de réparation de la cathédrale, le produit des matériaux de l’église abbatiale. Celle-ci est démantelée de 1805 à 1825.
Les voix sont nombreuses, dont celle de Victor Hugo, à s’élever pour la sauvegarde de la façade.

L’abbaye et l’armée au XIXe siècle

En 1818, une grande partie du site est affectée au Ministère de la Guerre qui y installe deux services : les vivres et les poudres & salpêtres. Un arsenal et une poudrière voient le jour de l’autre côté des murailles. Seuls la façade de l’église abbatiale et le cloître restent propriété de la ville. En 1870, l’abbaye est la cible des tirs prussiens. Malgré les restaurations qui s’ensuivent, le petit cloître est en partie démantelé par l’armée. Celle-ci occupe une partie des bâtiments jusque dans les années 1950. La cession définitive à la ville, excepté l’arsenal, est signée en 1969.

Le site aujourd’hui

Les années 1980 voient s’affirmer la vocation culturelle du site : un centre archéologique de la Vallée de l’Aisne prend place dans l’ancienne infirmerie, un centre de restauration des peintures murales romaines occupe les anciens greniers à farine, l’arsenal acquis en 1994 devient un espace muséographique et, à l’emplacement des vignes, le centre de conservation et d’études archéologiques est un vaste espace de stockage du matériel archéologique axonais.

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