Septmonts un Village Historique
Situé dans la région de Soissons, le Château de Septmonts incarne un riche patrimoine historique et culturel. Du XIIe siècle à nos jours, cet édifice a traversé les siècles, témoignant des évolutions architecturales, des figures marquantes qui l’ont habité, et des multiples phases de restauration et de réhabilitation. Plongeons dans l’histoire fascinante de ce site emblématique, symbole de la région.
L’origine du château
Évolution Architecturale du Château de Septmonts au Moyen Âge
À cette époque, Septmonts était un gîte d'étape sur la route du sacre des rois à Reims. Un premier château aurait été érigé par l'évêque Jacques de Bazoches (1220-1243), et la salle Saint-Louis est le vestige de cet édifice initial. Elle tire son nom de la légende selon laquelle Louis IX, sacré à Reims en 1226, aurait séjourné dans le château avec Blanche de Castille et la cour.
À l’exception du donjon, de la salle Saint-Louis et de la tour carrée, les bâtiments d’habitation médiévaux ont aujourd’hui disparu. Le château a ensuite été reconstruit par l’évêque Simon de Bucy (1362-1404). Une nouvelle enceinte a été tracée, encore visible aujourd’hui, et de nouveaux logis ont été érigés. Parmi eux, un charmant donjon appelé la “Tour Saint-Prince”, utilisé à la fois comme résidence et pour la défense de l’évêque.
Le style renaissance
Vers 1780 – Le logis renaissance, aquarelle de Tavernier de Joncquières © Gallica
Les évêques Symphorien de Bullioud (1528-1533) et Simon Le Gras (1623-1656) ont construit un nouveau logis dans un style renaissance, comprenant des espaces de vie et des offices au rez-de-chaussée. Par la suite, il a été agrémenté d’un avant-corps à fronton à niche et d’un escalier en fer à cheval. Faute de revenus suffisants à la fin du XVIIe siècle, le château a été abandonné et adjugé à Sébastien Juvigny en 1791 dans un état de ruine.
Découvertes archéologiques et visites illustres à Septmonts
Révélations sur l'histoire du château médiéval et témoignage de Victor Hugo
En 2015, des fouilles archéologiques révèlent des vestiges semi-enterrés au sein du logis renaissance, notamment une cheminée monumentale indiquant la probable salle d'apparat et le départ du second volet de l'escalier en fer à cheval. Ces découvertes correspondent à un logis médiéval disparu, situé entre la salle Saint-Louis et le logis renaissance. Le 29 juillet 1835, Victor Hugo visite le château de Septmonts avec sa maîtresse Juliette Drouet, évoquant dans une lettre à sa femme Adèle l'envie d'acquérir cette charmante résidence des évêques de Soissons.
Une propriété prestigieuse
Jacques Edmond Leman, peintre parisien, achète le château en 1864, préservant ainsi les bâtiments de la décrépitude et leur redonnant de l’éclat. Il transforme le logis renaissance en une habitation confortable de la fin du XIXe siècle, ajoutant des éléments architecturaux et décoratifs pour lui conférer un nouveau style.
Il abolit le portail et le déplace vers la place du village, détruit les maisons attenantes au logis renaissance, et agrémente le parc de potagers et d’arbres centenaires. Les salles d’apparat sont rénovées et décorées avec des tapisseries anciennes, tandis que les parties dénudées sont ornées de motifs en trompe l’œil peints par ses soins, inspirés des décors du XVIe siècle.
En 1877, Jacques Edmond Leman cède le château à Antoinette Leininger, jeune artiste lyrique, qui termine les travaux de rénovation et d’embellissement. Elle ajoute des parterres garnis de statues mythologiques de marbre autour du pavillon renaissance, dans un style caractéristique du Second Empire, laissant ainsi sa marque sur ce lieu chargé d’histoire et de beauté.
Le déclin
Suite à la Grande Guerre, le pavillon renaissance, bien que réparable, est simplement protégé des intempéries par ses propriétaires. En raison de litiges survenus lors de la succession d’Antoinette Leninger, Baronne d’Ezpeleta, le château est abandonné, sans pouvoir bénéficier des dommages de guerre. Les vestiges du XIVe siècle, notamment le donjon et la salle Saint-Louis, sont classés Monuments Historiques en 1920 et bénéficient de restaurations dès 1930. Quant à la tour carrée, elle est acquise par Miss Kate Gleason, qui entreprend de rendre toutes les pièces habitables. Cependant, le pavillon renaissance continue de se dégrader jusqu’à ce qu’il soit enfin inscrit au titre des Monuments Historiques en 1986.
Après 1918 – Le logis renaissance
La sauvegarde et l’espoir
En 1971, l’Association des Amis de Septmonts, dirigée par René Lucot, réalisateur à l’ORTF, entreprend des travaux de sauvegarde incluant le débroussaillage des ruines, la réfection du donjon et la consolidation des ruines du pavillon. En tant que locataire du site pour un franc symbolique, l’Association parvient à préserver le domaine de la destruction et à contribuer à sa mise en valeur. Par la suite, en 1978, les ruines du château deviennent le patrimoine de la commune de Septmonts.
2001 – René Lucot, président fondateur de l’association des Amis de Septmonts, pionnier de la télévision française.
La restauration
La commune de Septmonts lance la restauration du logis renaissance en organisant des chantiers de formation professionnelle du GRETA BATP de Picardie de 1991 à 2001, permettant ainsi la reconstruction partielle des façades en pierre de taille qui étaient exposées aux intempéries. Grâce à l’implication de l’Association des Amis de Septmonts, la commune parvient à récupérer la tour carrée et à regrouper l’ensemble du domaine primitif du château. En 2005, la gestion des travaux de restauration du château est transférée à la Communauté d’Agglomération du Soissonnais, qui finalise la reconstruction du bâtiment (hors d’eau et hors d’air).
Un Héritage Culturel en Soissons
Le château de Septmonts exerce une influence culturelle majeure sur la région de Soissons. Son parc, doté d’un arboretum, est régulièrement le lieu de manifestations culturelles, telles que le festival de musique Pic’Arts, organisé chaque été. Aujourd’hui, les salles d’exposition et de réception du logis contribuent à accroître le prestige et la mise en valeur du site, offrant des espaces restaurés ouverts au public pour des événements culturels, des réceptions privées et des séminaires.
Le Festival Pic’Arts présent depuis 1998.
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