Rue Saint Christophe

Témoin des siècles, la rue Saint-Christophe reflète l’histoire et les mutations de Soissons. De ses origines antiques à aujourd’hui, entre guerre et réaménagements, elle incarne un patrimoine vivant mêlant mémoire, commerce et qualité de vie.

De l’Antiquité au Moyen Age

La rue Saint-Christophe s’inscrit dans le tracé de la cité gallo-romaine Augusta Suessionum. Déjà fréquentée à l’Antiquité, elle suit l’axe ouest-est du Decumanus, voie principale des villes romaines. Un rôle central que la rue n’a jamais perdu au fil du temps.

Au Moyen Age, la rue devient un véritable carrefour économique. Elle accueille de nombreux métiers et artisans qui contribuent à la vitalité de la ville : cordonniers, tisserands, cultivateurs… Cette diversité reflète l’importance de la rue dans le quotidien des Soissonnais.

Au Vème siècle, une chapelle dédiée à Saint Christophe est fondée par l’évêque Saint Prince. Elle donne son nom à la rue, au quartier et à l’ancienne porte ouest de la ville. Détruite en 1414 pour laisser place à un terre-plein d’artillerie durant la guerre de Cent Ans, la chapelle reste un symbole historique de la ville de Soissons.
Face à cette chapelle se trouvait l’Hôtel des Trois Pucelles, référence à une légende locale. Ce lieu témoignait de l’importance des enseignes dans l’identité visuelle et sociale des rues à l’époque. Il contribua à forger l’imaginaire collectif autour du quartier.

Réaménagements et modernisation au XIXème siècle

Comme d’autres grandes artères de Soissons, la rue Saint-Christophe est élargie au milieu du XIXème siècle pour faciliter la circulation. Ces transformations accompagnent la modernisation de la ville et préparent son expansion. A cette époque, plusieurs bâtiments anciens sont détruits, dont l’hostel des Attaches, une maison datant du XIVème siècle. Cette bâtisse en briques et bois sculpté était l’un des derniers exemples d’architecture médiévale encore debout au début du XIXe siècle. Elle avait été reconstruite en 1508 après un premier édifice daté de 1384. Saisie à la Révolution, elle est vendue comme bien national, puis rachetée par un artisan peintre-doreur, Mosnier, qui l’habite jusqu’à sa démolition en 1842. Jugée trop avancée sur l’alignement de la rue, elle est rasée dans le cadre des grands travaux d’urbanisme. Sa disparition marque une étape importante de la transformation du paysage soissonnais.

Les cicatrices de la Grande Guerre

Durant la Première Guerre mondiale, Soissons subit de lourdes destructions. La rue Saint-Christophe n’est pas épargnée : de nombreux immeubles sont détruits ou gravement endommagés, bouleversant l’organisation du quartier.

Après l’armistice de 1918, une reconstruction est lancée, redessinant l’architecture de la rue dans un style plus sobre et fonctionnel, adapté aux besoins d’une ville meurtrie mais résolument tournée vers l’avenir.

C’est également à cette période que l’Hôtel de la Croix d’Or, joyau de l’hospitalité locale, entame son déclin. Touché par les destructions et confronté aux pénuries d’après-guerre, il ne retrouve jamais tout à fait son prestige d’antan. Ce context

L’Hôtel de la Croix d’or, symbole d’élégance

Parmi les établissements emblématiques de la rue, l’Hôtel de la Croix d’Or occupait une place de choix au début du XXème siècle. Réputé pour son confort moderne, il figurait dans les guides les plus prestigieux comme le Touring Club, Michelin ou l’Automobile. Il offrait des prestations rares pour l’époque : chauffage central à vapeur, électricité, garage pour voitures et même un service en anglais, prisé des voyageurs étrangers.

Mais la Première Guerre mondiale frappe durement l’établissement, qui ne rouvre qu’avec difficulté, réduit à quelques chambres et confronté à des pénuries. Malgré une modernisation progressive, il ferme définitivement ses portes en 1973, victime de la vétusté et de problèmes de gestion. Aujourd’hui, c’est une résidence moderne baptisée “La Croix d’Or” qui occupe son emplacement, perpétuant le souvenir de cet hôtel qui a marqué l’histoire locale.

La place Saint-Christophe

Depuis 1893, la place Saint-Christophe est devenue un lieu de rassemblement animé, accueillant chaque année les attractions des forains lors de la Saint-Christophe, offrant ainsi aux Soissonnais des moments de convivialité. Au centre de cette place se trouve un monument érigé en hommage au marquis de Lubersac, une figure clé de l’Aisne au Sénat dans les années 1920-1930, ayant joué un rôle majeur dans la reconstruction d’après-guerre.

Aujourd’hui, la rue Saint-Christophe....

Située à l’entrée ouest du cœur de ville, la rue Saint-Christophe est aujourd’hui une artère commerçante dynamique, largement fréquentée par les Soissonnais et visiteurs. Elle a bénéficié d’une requalification complète en 2022, dans la continuité des aménagements réalisés depuis 2017 sur les rues voisines (Georges Muzart, du Collège, Saint-Quentin…), avec pour objectif d’unifier esthétiquement le centre-ville, d’en renforcer l’attractivité commerciale et d’en améliorer l’accessibilité.

On y trouve une grande diversité commerciale, allant des commerces de bouche aux services du quotidien, en passant par la restauration. Cette offre variée participe pleinement à l’attractivité du centre-ville. À quelques pas, la place Saint-Christophe propose en complément une solution de stationnement gratuit, directement accessible pour les clients.

La reconstruction récente d’un immeuble à l’emplacement de l’ancien hôtel de la Croix d’Or, a permis de recomposer une offre de logements de qualité et de créer de nouvelles cellules commerciales, contribuant ainsi à la vitalité urbaine du quartier.

L’ensemble de l’espace public a été repensé en 2022 : voirie, trottoirs, réseaux en sous-sol, éclairage, mobilier, végétalisation… tout a été modernisé dans un esprit à la fois fonctionnel et harmonieux. Les trottoirs ont été rendus totalement accessibles grâce à la suppression des ressauts, facilitant ainsi la circulation des piétons, personnes à mobilité réduite ou poussettes.

Des traversées piétonnes sécurisées ont été aménagées, des arbres plantés en pleine terre ou en bacs semi-enterrés selon les contraintes du sous-sol, et de nouveaux espaces verts sont venus ponctuer le parcours. Le projet a également intégré un mobilier urbain contemporain et pratique : éclairage LED, bancs, arceaux vélo, conteneurs enterrés pour les déchets, bornes d’arrêts minutes face aux commerces de proximité, et des arrêts de bus mis aux normes PMR.

Afin de permettre ponctuellement la piétonisation de la rue lors des grands événements (comme la braderie annuelle d’octobre), des bornes rétractables ont été installées. Enfin, les trottoirs ont été revêtus de pavés sciés : un clin d’œil patrimonial, puisque ces pavés proviennent de la chaussée d’origine, récupérés et revalorisés.

Les travaux ont été ponctuellement ralentis par la richesse archéologique du sous-sol, rendant parfois complexes la pose de certaines structures enterrées ou la plantation d’arbres. Mais des solutions techniques ont pu être trouvées, notamment grâce à l’utilisation de bacs semi-enterrés, permettant de végétaliser la rue tout en préservant ses sous-sols. Résultat : la rue Saint-Christophe est aujourd’hui la rue commerçante la plus verte du cœur de ville, alliant patrimoine, modernité et qualité de vie.

Pour aller plus loin...

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