BSL et son histoire

BSL, était un fleuron de l’industrie française, chaudronnerie installée sur Soissons, elle était connue dans le monde pour son savoir-faire et ses compétences techniques.

1870 -1989, La chaudronnerie de l'avenue de la gare

1955-2002 L’Usine des Grands Prés (UGP)

BSL, leader européen de l’acier inoxydable

1976-2002, la récession

2010-2019 La reconquête de BSL

Témoignages

 Je suis entré chez BSL en 1972 à l’âge de 16 ans. À mon arrivée, nous étions environ 1 200 salariés. 

J’ai poursuivi mon apprentissage pendant 2 ans au sein de l’école BSL, une école exceptionnelle.

J’ai ensuite intégré l’atelier et continué ma carrière comme technicien soudeur dans les halls P1 et P4 jusqu’à la fermeture en 2002. J’ai également travaillé dans le P5 et la salle blanche (pour le nucléaire). J’étais aussi secouriste du travail et délégué du personnel au Comité d’entreprise pendant quelques années. 

BSL était le fleuron de l’industrie soissonnaise. Au cours de notre carrière, nous pouvions beaucoup apprendre et évoluer. Je garde une fierté des productions BSL qui partaient à l’étranger. 

BSL et Soissons rayonnaient à l’international. 

À l’école BSL, nous allions une journée par  semaine au lycée technique. Lorsque nous sortions de l’école pour travailler chez BSL, c’était pour y rester jusqu’à la retraite. C’était une bonne boîte.

Au cours de ma carrière j’ai pu également former des jeunes. Je suis très heureux de savoir qu’ils ont une belle carrière aujourd’hui.

Il régnait une bonne ambiance au sein de l’entreprise. La camaraderie chez BSL était aussi entretenue par le sport. Pendant les cours de l’école, nous faisions 2 heures de football sur le terrain d’à côté. Dans les années 1970-1980, des tournois de football inter-ateliers étaient organisés. Il y avait également en inter-usines des équipes de rugby, de tennis de table, de football, de tennis et une équipe de cyclistes donc je faisais partie. Il y avait de bons esprits d’équipes. Un repas d’entreprise était aussi organisé en fin d’année.

Tout a pris fin en 2002.

Dès mon arrivée en 1972 chez BSL, certains jours étaient chômés. Il s’en est suivi des périodes difficiles, pour finir à environ 300 personnes à la fermeture.

En 2002, nous avions le sentiment que Soissons ne voulait plus d’usines et d’industries, en constatant l’hécatombe avec les fermetures de Wolber, Pecquet Tesson, Berthier et la Cartonnerie.

Pourquoi tout le monde en même temps ? 

Certes, la conjoncture mondiale était défavorable. Pourtant, des personnes ont travaillé jusqu’à la fin et même au-delà pour réceptionner les appareils malgré la grève. Le P4 contenait encore des appareils lors de la fermeture.

Nous avons cru jusqu’au dernier moment que nous serions sauvés.

Même si j’ai participé à la lutte contre la fermeture de l’usine, mon objectif était de retrouver le plus rapidement possible un emploi. C’était ma source de motivation dans cette chute.

J’ai trouvé un poste dans une usine à Fontaine-Française. Mais la distance et les changements à envisager (déménagement, changement de travail de mon épouse…) avaient un fort impact sur l’ensemble de la famille. Il aurait fallu tout quitter.

Par chance, je n’ai dû accomplir que 2 mois de travail là-bas, pour finalement être embauché chez BEI où j’ai fini ma carrière en tant que technicien d’atelier.

A la retraite depuis 2 ans et demi, j’ai participé à former des jeunes soudeurs pour le GRETA et PROMEO et j’ai gardé contact avec d’anciens collègues et apprentis.

La réhabilitation de BSL ne peut être qu’une bonne chose, notamment pour valoriser une entrée de ville très affectée.»

 Je suis entré chez BSL en 1972 à l’âge de 16 ans. À mon arrivée, nous étions environ 1 200 salariés. 

J’ai poursuivi mon apprentissage pendant 2 ans au sein de l’école BSL, une école exceptionnelle.

J’ai ensuite intégré l’atelier et continué ma carrière comme technicien soudeur dans les halls P1 et P4 jusqu’à la fermeture en 2002. J’ai également travaillé dans le P5 et la salle blanche (pour le nucléaire). J’étais aussi secouriste du travail et délégué du personnel au Comité d’entreprise pendant quelques années. 

BSL était le fleuron de l’industrie soissonnaise. Au cours de notre carrière, nous pouvions beaucoup apprendre et évoluer. Je garde une fierté des productions BSL qui partaient à l’étranger. 

BSL et Soissons rayonnaient à l’international. 

À l’école BSL, nous allions une journée par  semaine au lycée technique. Lorsque nous sortions de l’école pour travailler chez BSL, c’était pour y rester jusqu’à la retraite. C’était une bonne boîte.

Au cours de ma carrière j’ai pu également former des jeunes. Je suis très heureux de savoir qu’ils ont une belle carrière aujourd’hui.

Il régnait une bonne ambiance au sein de l’entreprise. La camaraderie chez BSL était aussi entretenue par le sport. Pendant les cours de l’école, nous faisions 2 heures de football sur le terrain d’à côté. Dans les années 1970-1980, des tournois de football inter-ateliers étaient organisés. Il y avait également en inter-usines des équipes de rugby, de tennis de table, de football, de tennis et une équipe de cyclistes donc je faisais partie. Il y avait de bons esprits d’équipes. Un repas d’entreprise était aussi organisé en fin d’année.

Tout a pris fin en 2002.

Dès mon arrivée en 1972 chez BSL, certains jours étaient chômés. Il s’en est suivi des périodes difficiles, pour finir à environ 300 personnes à la fermeture.

En 2002, nous avions le sentiment que Soissons ne voulait plus d’usines et d’industries, en constatant l’hécatombe avec les fermetures de Wolber, Pecquet Tesson, Berthier et la Cartonnerie.

Pourquoi tout le monde en même temps ? 

Certes, la conjoncture mondiale était défavorable. Pourtant, des personnes ont travaillé jusqu’à la fin et même au-delà pour réceptionner les appareils malgré la grève. Le P4 contenait encore des appareils lors de la fermeture.

Nous avons cru jusqu’au dernier moment que nous serions sauvés.

Même si j’ai participé à la lutte contre la fermeture de l’usine, mon objectif était de retrouver le plus rapidement possible un emploi. C’était ma source de motivation dans cette chute.

J’ai trouvé un poste dans une usine à Fontaine-Française. Mais la distance et les changements à envisager (déménagement, changement de travail de mon épouse…) avaient un fort impact sur l’ensemble de la famille. Il aurait fallu tout quitter.

Par chance, je n’ai dû accomplir que 2 mois de travail là-bas, pour finalement être embauché chez BEI où j’ai fini ma carrière en tant que technicien d’atelier.

A la retraite depuis 2 ans et demi, j’ai participé à former des jeunes soudeurs pour le GRETA et PROMEO et j’ai gardé contact avec d’anciens collègues et apprentis.

La réhabilitation de BSL ne peut être qu’une bonne chose, notamment pour valoriser une entrée de ville très affectée.»

 «Je suis né en 1936 à Soissons dans le quartier Saint-Waast 

En tant que fils de mécanicien, j’ai voulu travailler avec mes mains et j’ai donc quitté le collège. Je dois le choix de mon métier à ma mère. C’est elle qui m’a inscrit au CET et a choisi ma formation de «Métaux en Feuilles» avec le directeur du centre. En y repensant, je suis heureux qu’elle ait fait ce choix.

J’ai intégré Bignier Schmid-Laurent en 1954 comme chaudronnier OS 2 à l’atelier de l’avenue de la Gare. C’est là que j’ai vu la 1ère citerne routière conçue par Charles Schmid-Laurent. J’ai également contribué pour une petite part à la construction de l’usine avenue de Reims, notamment au nettoyage, montage et soudage des poteaux métalliques de l’entrée des halls P1 à P3 que l’on voit encore très bien. 

Grâce aux cours du soir, j’ai préparé 2 CAP supplémentaires et le brevet professionnel de traceur en chaudronnerie, en ville et au centre d’apprentissage avant de partir pour mon service militaire. Ces cours avaient lieu le samedi toute la journée après la semaine de travail.

À mon retour, j’ai été nommé moniteur de formation chaudronnier pour accueillir les jeunes arrivant du CET dans le cadre de stages d’adaptation à l’industrie, en alternance comme agent de méthodes.

En 1963 à l’ouverture de « l’école BSL », j’ai d’abord été moniteur, ensuite responsable de l’école de l’apprentissage, puis responsable de la formation de l’entreprise.

BSL, c’était entre autres des colonnes nitriques, des citernes, de la tuyauterie industrielle, et des appareils pour la chimie mais aussi la cryogénie, le nucléaire et plusieurs chambres de simulation spatiale…

 J’ai fini ma carrière comme responsable de formation ainsi que de la sécurité et prévention des accidents. BSL a toujours été attaché à la sécurité de ses salariés. Le comité d’hygiène et de sécurité de BSL existait déjà bien avant la loi Auroux. Il y avait également des commissions de sécurité sectorielles afin de régler rapidement les petits problèmes au sein des ateliers. 

Quant au port des EPI (équipements de protection individuelle), la 1ère adoption des gants pour les ouvriers semblait autant pour la sécurité que pour sortir du travail les mains propres. Les exigences de sécurité suivirent ensuite avec des directions toujours favorables à cette question.

J’ai connu les années fastes et de pleine expansion de BSL où il existait un ascenseur social extraordinaire. Au mois de décembre, le 13 ème mois des industries soissonnaises bénéficiait à l’économie locale.

On entrait chez BSL la plupart du temps de père en fils. Une fois qu’on y entrait, c’était pour y rester jusqu’à la retraite. C’était l’entreprise où l’on était le mieux payé du Soissonnais (dans les meilleures années).

La camaraderie et la bonne entente étaient présentes, jusqu’aux premiers licenciements.

J’ai connu des périodes sombres dans l’entreprise, et dans ce cadre j’ai dû faire de l’out placement, pour aider les chercheurs d’emploi.

La 1ère chute, c’était en 1977 avec 77 personnes licenciées.

Parti à la retraite en 1996, j’ai laissé successivement la place à mes adjoints Gilles G et Marcel W.

Je me suis toujours beaucoup plu dans mes différentes fonctions. J’ai apprécié la diversité de mes activités. J’ai eu énormément de chance dans ma carrière, même si je l’ai provoqué en souhaitant évoluer. Mais c’est avant tout le contact humain qui m’a passionné. 

La fermeture de BSL a été pour moi une catastrophe : des couples licenciés, des familles effondrées, un gaspillage de main d’oeuvre très qualifiée.

Cette désindustrialisation de Soissons mais aussi de la France me désole. Il faut réindustrialiser notre ville et ce qui se fait actuellement sur ce site est un premier pas.»

«Arrivé à 14 ans dans le Soissonnais, j’ai commencé à travailler comme contrôleur laitier. Après mon service militaire au 67e RI à Soissons, j’ai intégré BSL fin 1970.

D’abord agent du Planning citernes, j’ai poursuivi ma carrière au service achats et comme responsable des pièces détachées pour les citernes.

BSL était le 1er constructeur français de citernes routières et des conteneurs avec une production mensuelle de 30 à 40 citernes et de 80 à 100 conteneurs .

J’ai été licencié en 1986, après la première cessation de paiement de BSL. J’ai trouvé un nouvel emploi chez un concurrent, puis j’ai créé ma propre entreprise en 1990 à Bucy-le-Long (SARL Mille. A).

J’ai toujours un petit pincement au coeur en passant devant BSL. C’était une bonne boîte qui m’a permis d’apprendre à travailler, à évoluer. C’était mon premier vrai job.

M. Raymond Villa m’avait embauché. Sportif et tennisman, il appréciait les personnes qui en voulaient. L’esprit était bon enfant même si chacun était dans son secteur. Nous participions à des tournois de football inter-ateliers.

Je me souviens d’un très bon CE, de délégués syndicaux au top notamment M. Lelarge. BSL était une grosse boîte mais restait à dimension familiale.

Avant d’être licencié, j’ai bien senti que quelque chose n’allait plus. Lorsque j’étais en déplacement au siège à Ivry, j’ai constaté que le moral n’était plus présent et que des bons éléments partaient. Malgré tout, au premier dépôt de bilan je suis tombé de haut. Les citernes sont parties à Valenciennes. Je suis resté un an au service de réparation des citernes qui était resté à Soissons, avant d’être licencié.»

 «Je n’avais pas 18 ans lorsque je suis entré dans cette entreprise comme employé aux écritures. Je distribuais les plans et courriers dans les différents secteurs de BSL. 

J’ai ensuite occupé le poste de dessinateur. Je répondais aux CRS (Commandes Rapides Soissons) pour concevoir des petites commandes, comme des crédences en inox pour un boulanger soissonnais.

J’ai suivi des cours du soir pour devenir technicien supérieur en chaudronnerie et continué diverses formations en fonction de l’évolution de ma carrière. En passant par différents postes comme agent d’ordonnancement, gestionnaire d’affaires chef de projets, j’ai terminé cadre responsable des achats et des magasins. 

 En tant que gestionnaire d’affaires usine et chantier dans différents projets liés aux centrales nucléaires, à la cryogénie, aux chambres de simulation spatiale et autres, j’ai beaucoup voyagé et rencontré des gens formidables de cultures et de religions différentes (Chinois, Indiens, Américains, Européens). Un enrichissement personnel que je n’aurais pu imaginer lorsque le 

1er avril 1964 je suis rentré chez BSL.

À ce jour, j’ai toujours des contacts avec quelques clients. Certains sont devenus des amis, la confiance et l’honnêteté de nos relations professionnelles ont permis ce rapprochement. En serait-il de même aujourd’hui ? 

 Les voyages et rencontres m’ont aussi occasionné des aventures. Je me souviens avoir aidé un Indien à acheter du matériel médical pour un de ses proches, médecin en Inde. Les produits étaient plus accessibles en France. Je fus également arrêté par la douane en Autriche pour avoir transporté une soupape par avion, que l’on avait oubliée d’expédier avec le matériel. 

La société BSL et sa technicité étaient mondialement reconnues. La technique de soudure TIG 2 opérateurs (1 soudeur de chaque côté d’une tôle) avait notamment fasciné des Américains sur un chantier à Omaha dans le Nebraska. 

En 1970, la grande fierté de BSL fut la réalisation de sa première chambre de simulation spatiale pour le CNES (Centre national d’études spatiales) à Toulouse. Le transport des éléments de Soissons à Toulouse a duré 3 semaines. Il a fallu souvent démonter des panneaux publicitaires ou routiers, des morceaux de balcons, des gouttières, des murets, couper des arbres, des fils, pour laisser passer les convois. 

Je me rappelle aussi des sorties d’usines le midi, avant la construction du pont de chemin de fer, nous étions tellement nombreux que malgré les horaires différents, pour les bureaux et ateliers, 12h15 et 12h10, cela ressemblait au départ des 24h du Mans, surtout lorsque les barrières étaient fermées. Berthier et la Cartonnerie étaient aussi en horaires décalés pour éviter la cohue et les accidents. 

Pour les sportifs : les mémorables coupes des métiers de football ou les fumigènes et les pétards explosés par centaines sur le stade du Mail. Les rugbymen coachés par JP Méric. Les pongistes entrainés par notre débonnaire Jojo Bouquet. Les boulistes fidélisés par Jackie Delaplace. Les pêcheurs qui rêvaient de rivaliser avec Michel Parent notre champion national. Les cyclistes en pelotons avec les Flattot, Vallée, Laumel, Trannin et tous les autres. 

 CLAP DE FIN :

À la demande du liquidateur, j’ai été chargé de régler la fin des affaires courantes en cours de fabrication avec les différents clients français ou étrangers qui voulaient récupérer leur matériel.

Les négociations avaient lieu souvent en présence d’avocats, chaque client voulant s’assurer de perdre un minimum d’argent sur les morceaux d’appareils non terminés, éparpillés dans les différents ateliers. 

Certains salariés de BSL qui venaient d’être licenciés ont accepté de retravailler (via une société d’intérim) pour rassembler les morceaux et les charger sur camion pour expédition. Ils ont fait un travail remarquable et reçu à plusieurs reprises les félicitations des clients.

Malgré ce désastre économique et social, ils ont démontré une dernière fois les compétences et le savoir-faire BSL.»

«Créée juste après la Seconde Guerre Mondiale, l’entreprise BSL a bénéficié du développement économique et industriel des 30 glorieuses permettant une progression rapide et importante de ses activités tant en France qu’à l’étranger.

Toujours à la pointe de la technologie dans la transformation et le soudage des aciers inoxydables et métaux spéciaux, les effectifs ont connu leur apogée en 1975 avec plus de 2100 personnes dont 1100 à Soissons, représentant ainsi la société industrielle la plus importante sur le bassin Soissonnais.

Société à gestion familiale, elle a permis à de nombreux salariés débutants dans la vie active et bénéficiant de formations régulières et qualifiantes de réaliser toute leur carrière dans la société.

À partir de la fin des années 1970, suite à plusieurs événements qui se sont succédés : chocs pétroliers de 1973 et 1979, nouveaux acteurs industriels dans les pays émergents, saturation des équipements sur la planète, désindustrialisation en France, la société entame une succession de restructurations tout en conservant son avance technologique et une notoriété mondiale.

La société BSL Industries spécialisée en chaudronnerie cesse ses activités en 2002.

Les hommes et les femmes qui ont consacré une grande partie de leur vie professionnelle au service des différents BSL (Bignier Schmid-Laurent, BSL Technologie, BSL Industries, BSL Tubes et Raccords, BSL Transport et toutes les filiales trop longues à nommer) ainsi qu’à ses clients peuvent être fiers. Il reste les souvenirs d’une famille les «BSL» mais surtout la satisfaction d’avoir réalisé des équipements exceptionnels qui aujourd’hui encore sont présents et en service dans le monde entier.

BSL n’est pas mort, l’esprit BSL a survécu.»

« A mon entrée chez BSL en 1960, je n’avais que 13 ans. Je revois encore le responsable du personnel me dire : “Oh! Nous n’avions pas le droit de vous embaucher! » . Je suis le plus jeune embauché chez BSL.

 

Venant d’une famille de 6 enfants, chez les Mortier la logique était de travailler après le certificat d’études.
Comme BSL était une entreprise qui fonctionnait bien et qui avait une bonne réputation, ma maman a souhaité m’y emmener pour “trouver” du travail.

Je n’avais aucune idée des fabrications de BSL, mais j’avais du travail !

 

J’ai débuté mon emploi au tirage de plans, ensuite au bureau d’études (avec diverses qualifications), puis au bureau des méthodes, pour terminer responsable d’un petit groupe de travail (méthodes-ordonnancement).

 

Chaque soir, je suivais des cours de 18h30 à 20h30, ainsi que les samedis de 13h30 à 18h. 
Nous suivions aussi des cours en interne (soudure, métallurgie, connaissances des métaux,  etc.) prodigués par les ingénieurs de BSL. 

J’ai également suivi des cours à Noyon et Saint-Quentin pour  obtenir le diplôme d’Agent Etude du Travail (AET) et Agent Méthode Fabrication (AMF).
Nous suivions aussi des cours sur l’élocution en public.

 
Ma première paie fut un événement marquant. A cette époque, nous étions payés en liquide.
J’ai reçu une enveloppe avec l’argent et sur l’extérieur de l’enveloppe, une somme inscrite dont le montant était ajouté à ma paie. Après m’être arrêté 20 fois entre BSL et Courmelles où j’habitais, pour constater que je n’avais pas perdu mon enveloppe, je décidais de la rapporter le lendemain pour demander le pourquoi de la somme inscrite sur l’extérieur de l’enveloppe.
Le responsable du personnel M. Hobreaux m’a expliqué que cela correspondait à ma prime de trajet. Il m’a pris par les épaules, m’a emmené au bureau de la comptabilité, et là, devant les 15 personnes qui y travaillaient s’est exclamé : « Mesdames et Messieurs, je vous présente un garçon honnête, car  il a rapporté sa paie, etc. »
Je ne vous explique pas ma fierté à ce moment-là. D’ailleurs, j’ai toujours cette enveloppe chez moi.

 

Je me souviens également d’une belle aventure avec des clients portugais. Lors d’une réunion,  je devais expliquer le mode opératoire de fabrication des colonnes nitriques.
A la fin, le responsable des clients m’a dit : « M. Mortier, connaissez-vous le Portugal ? » Tout jeune, et n’ayant pour ainsi dire jamais voyagé, j’ai répondu : « Non ». Il a rétorqué : « Eh bien, il serait bien que vos collègues, qui doivent venir prochainement nous visiter à Lisbonne, vous emmènent ! » Mon responsable s’est donc senti obligé de m’emmener avec lui. Ce fut mon 1ervol en avion et mon 1ervoyage au Portugal. Lors du 1er repas portugais, le responsable des clients m’a dit : « M. Mortier, que voulez-vous manger ? ». J’avais lu dans l’avion “365 façons de manger de la morue”. J’ai répondu : « Morue ! ». Je n’en ai jamais mangé d’aussi bonne cuite au feu de bois !

J’ai fait à nouveau le voyage 2 ans plus tard pour contrôler les colonnes nitriques installées. Puis, j’ai emmené mon épouse en voyage au même endroit.

 
J’ai vécu les meilleurs moments de ma vie pendant ma carrière chez BSL !
Etant le plus jeune de l’entreprise, j’étais protégé, couvé par les collègues et la direction.
BSL a construit ma vie et j’en garde une reconnaissance éternelle.
Je ne rechignais pas à me rendre au travail, j’étais heureux.

Pour ma part, les relations humaines étaient très fortes et respectueuses. Nous formions une famille, notamment grâce aux rencontres diverses (sportives et culturelles). Résidant en région Rhône-Alpes, je reste en contact avec mes anciens collègues à l’aide des réseaux sociaux et des sorties au restaurant quand certains viennent me voir sur la route des vacances, ou bien lorsque je remonte à Soissons.


Pourtant, j’ai démissionné en 1986.
Je n’avais aucune intention de quitter la société qui m’avait tout appris mais un jour, alors que BSL commençait à avoir des problèmes financiers, 2 personnes du bureau sont venues me voir en me disant qu’ils avaient été contactés par une chaudronnerie qui recherchait des profils bien précis, et que je pouvais les accompagner pour un rendez-vous afin de rencontrer le PDG de cette entreprise.

Je n’avais rien à perdre. J’y suis allé.

Le PDG m’a demandé où je partais en vacances cette année-là : Bormes-les-Mimosas. Il m’a dit alors : « c’est sur la route, arrêtez-vous et venez nous visiter ! ».


Suite à ma visite de l’entreprise, le PDG m’a promis une réponse à mon retour de vacances. Après quelques hésitations, je demandais à BSL de me licencier (des licenciements avaient déjà lieu), mais la direction a refusé. Je décidais alors de quitter BSL sans indemnités. Je suis ensuite embauché comme responsable du bureau méthodes-planning et soudage et deviens cadre supérieur en gagnant 300 000 anciens francs de plus que chez BSL. 

Bien évidemment, j’ai très mal vécu la fermeture. Nous étions un fleuron de la métallurgie en France et en Europe.
  
Aujourd’hui je suis à la retraite, après avoir été directeur d’une chaudronnerie de 100 personnes, me permettant de mettre en application mes acquis BSL. »

Je suis entré chez BSL en 1962. J’ai travaillé comme chaudronnier, soudeur, technicien, technicien supérieur (en usine) et chef de chantier (pétrochimie et nucléaire).

Je travaillais 1/3 en usine à Soissons et 2/3 sur des chantiers en France et à l’étranger.

Après 40 années de bons et loyaux services, je n’ai aucun regret concernant la fermeture de l’usine. Je me souviens d’une ambiance « chacun pour soi », contrairement aux chantiers où j’ai eu de belles rencontres, des responsabilités et acquis de véritables techniques de travail.

Mes meilleurs souvenirs sont d’ailleurs les 12 ans passés au site de retraitement de La Hague.

 A la fermeture, je suis parti en pré-retraite pendant 18 mois, puis à la retraite à 60 ans. 

 Je reste marqué par la lente agonie de BSL de 1986 à 2002, mais je tiens à vivre avec le présent.

Entré chez BSL en 1962, j’ai travaillé comme chaudronnier P1 et terminé comme technicien d’atelier.

A cette époque, si nous n’étions pas contents de notre salaire ou de l’ambiance au sein de l’usine, nous pouvions traverser la rue pour trouver du travail.  

J’ai apprécié ma carrière chez BSL mais j’ai aussi bien vécu la fermeture, puisqu’avec mes 40 ans de cotisations, j’ai pu prendre ma retraite.

Selon moi, l’atmosphère ambiante de l’usine n’était pas excellente. Notre hiérarchie n’a pas toujours été à la hauteur pour entretenir un bon climat. J’ai conservé des relations avec mes anciens collègues, mais ils sont peu nombreux. 

Certains événements m’ont particulièrement marqué, notamment le décès de collègues à l’intérieur de l’entreprise (accidents du travail ou autre), et l’amélioration des relations entre cols bleus et clos blancs après mai 1968 avec l’arrivée d’une nouvelle génération.

Mon pire souvenir c’est le premier dépôt de bilan. On ne pouvait pas imaginer que BSL pouvait être concernée par les fermetures des diverses entreprises soissonnaises.

Je me souviens tout de même de bons moments, les pots de départ en vacances et mon départ anticipé à la retraite. J’ai enfin trouvé le temps de jardiner et de faire des travaux chez moi avec des revenus garantis, même modestes.

Après avoir fait un stage chez PIAT, j’ai intégré BSL à l’âge de 18 ans et j’y ai fait toute ma carrière.

Pour me former sur le tas, j’ai bénéficié de cours du soir et de formations à la chaudronnerie. J’ai commencé comme dessinateur en chaudronnerie et terminé comme ingénieur d’affaires.

 

J’ai travaillé dans différents départements de la société. Après la restructuration et le transfert de la fabrication des citernes et conteneurs, j’ai vécu pendant 1 an entre Soissons et Valenciennes. J’ai ensuite été affecté aux tubes et raccords, avant de demander à être réintégré à la chaudronnerie.

 

J’ai travaillé pour différents clients à l’export, ce qui m’a valu de nombreux déplacements à l’étranger (Inde, Japon, USA, Pays-Bas, Allemagne, Italie, Angleterre, Algérie, Grèce, Danemark, Ecosse,…).

La construction d’un appareil pouvait durer 1 an ou plus, en comptant la conception, la fabrication et le contrôle. BSL avait une grande technicité et les salariés formaient une grande famille.

Je me rappelle des repas de fin d’année, mais aussi des fêtes de Noël pour les enfants et des tournois de football entre les différents services.

Après avoir travaillé pendant 38 ans dans cette usine, je suis parti en retraite anticipée à 56 ans.

Il est dommage d’avoir perdu une usine comme cela.

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