Visite de Napoléon III dans l’Aisne
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Napoléon III, en tant que Président de la IIe République de 1848 à 1852 et ensuite en tant qu’Empereur des Français de 1852 à 1870, était souvent en déplacement dans la région de l’Aisne. Cela pourrait s’expliquer par le fait que cette région était stratégique pour les déplacements vers la frontière belge.
L'inauguration du chemin de fer de Paris à Saint- Quentin, le 9 juin 1850
Le 9 juin 1850, alors qu'il n'est encore que Président de la République, Napoléon III quitte Paris pour inaugurer le chemin de fer reliant Creil à Saint-Quentin. À son arrivée à Saint-Quentin, il se rend à la salle Fervaques où une exposition des industries locales est organisée. Dans son discours devant les ouvriers de la ville, il adopte un discours populiste, opposant le peuple aux élites dirigeantes. Il déclare avec emphase : "Mes amis les plus sincères, les plus dévoués ne sont pas dans les palais, ils sont sous le chaume ; ils ne sont pas sous les lambris dorés, ils sont dans les ateliers, dans les campagnes."
Patrimoine historique et industries prestigieuses au coeur des visites impériales
En 1856, quand l’Etat devint propriétaire du château, la commission des Monuments historiques, sur l’initiative de Viollet-le-Duc, prit en main le sauvetage des ruines de Coucy. En novembre 1857, Napoléon III visite successivement le site de Coucy et celui de Pierrefonds. Il est alors accompagné d’une soixantaine de personnes parmi lesquelles son épouse l’impératrice Eugénie, Eugène Viollet-le-Duc ou encore Prosper Mérimée.

Visite du château de Coucy le 6 novembre 1857.
Visite de la manufacture de Saint Gobain et de Chauny le 26 novembre 1858
Lorsque l’empereur Napoléon III visite l’atelier de polissage de Chauny, il est frappé par la transformation en cours dans l’industrie. À l’époque du XVIIIe siècle, le travail était principalement manuel, mais au XIXe siècle, les machines commencent à remplacer les travailleurs. Cette mécanisation, bien que progressive et imparfaite, touche notamment les opérations à froid telles que le doucissage et le polissage, qui nécessitaient auparavant une main-d’œuvre abondante.

Le recours au machinisme présente des aspects contradictoires : d’un côté, il réduit voire élimine l’effort physique des travailleurs, mais d’un autre côté, il intensifie le rythme de travail en augmentant les rendements.
Hommage des Axonais à la famille impériale
L'union avec Eugénie de Montijo saluée
Pour assurer sa succession, Napoléon III devait se marier. Après l'échec des négociations avec des familles princières, il épousa en 1853 une jeune fille de grande noblesse espagnole âgée de 27 ans : Eugénie, comtesse de Téba, fille du comte de Montijo. Napoléon III a su habilement utiliser cette alliance en présentant, ce qui fut très apprécié par les classes moyennes et la bourgeoisie, un mariage par amour.


Naissance et baptême du prince impérial
Trois ans après leur union, l’impératrice semblait toutefois éprouver des difficultés avec la maternité. Malgré plusieurs fausses couches depuis leur mariage, les espoirs quant à sa capacité à donner un héritier à la dynastie étaient incertains. Cependant, en août 1855, elle était de nouveau enceinte et cette fois-ci la grossesse parvint à son terme.
Elle donna naissance à un fils. Deux jours après la naissance, le prince impérial fut baptisé dans la chapelle des Tuileries. Fixé au 14 juin 1856, son baptême, sous le parrainage du pape Pie IX, fut célébré avec grandeur à Notre-Dame. Cette somptueuse cérémonie amena Napoléon III à déclarer : “Ce baptême vaut bien un sacre“, faisant référence directe à la célèbre peinture de David représentant le sacre de Napoléon.

Les requêtes liées au développement du chemin de fer
Vers la fin du XIXe siècle, les moyens de transport comme les bateaux et les trains ont beaucoup évolué. Le commerce et l’industrie ont repris, avec plus de machines utilisées. De grands projets pour améliorer les routes et les chemins de fer ont été lancés, créant des emplois et attirant des investisseurs. En réduisant les taxes sur les matériaux importés, l’utilisation des chemins de fer est devenue plus intéressante.

Ainsi, le réseau ferroviaire s’est considérablement développé. Les trains ont pu transporter des marchandises plus rapidement. Les tarifs moins chers ont permis à plus de gens de prendre le train, ce qui a encouragé le tourisme. Dans l’Aisne, beaucoup de gens voulaient une gare dans leur ville pour profiter de ces progrès dans les transports. En avril 1856, les habitants de Soissons ont écrit une pétition à l’Empereur pour accélérer l’approbation du chemin de fer reliant Paris à Soissons et Reims
Les villes assiégées de l’Aisne lors de la guerre franco-prussienne de 1870-71
À la fin de son règne, Napoléon III se retrouve confronté à Bismarck, le ministre prussien déterminé à réaliser l’unité allemande par la force. Malgré les tentatives de Napoléon III pour renforcer l’armée française et conclure des alliances avec l’Autriche et l’Italie, celles-ci échouent. Lorsque la France déclare la guerre à la Prusse en juillet 1870, elle se trouve militairement affaiblie et diplomatiquement isolée. Après plusieurs défaites, Napoléon III est capturé à Sedan et son régime est renversé. Huit mois plus tard, l’Alsace et une partie de la Lorraine sont annexées par la Prusse.
Le siège de Soissons en 1870
De nombreux contemporains du siège de la ville, qu'ils soient passionnés d'histoire ou militaires, ont relaté le déroulement des événements et leurs impacts sur les habitants. Parmi eux, on peut citer Emile Collet, René Fossé d'Arcosse, D. Vincent, Edmond-Théophile Wolff, Von Gärtner, et bien d'autres.

L'auteur, en 1870, est membre de la garde nationale mobile de l'Aisne au grade de lieutenant. Dans son récit, il décrit le rôle de son bataillon dans la défense de la ville, alors considérée comme une place de guerre de 2e classe en raison de l'importance de l'une des voies ferrées qui la relie à Paris. Il relate notamment l'hospitalité des habitants d'Anizy et de Soissons, les défis liés à l'approvisionnement en vivres, les réactions à l'annonce de la capture de l'Empereur après la capitulation de Sedan, ainsi que la démolition des faubourgs extérieurs aux remparts dans un objectif défensif. Il évoque également les affrontements avec l'armée prussienne.
Le 13 octobre 1870, alors qu'un centre de secours, désigné comme une ambulance et déjà en feu en raison des tirs ennemis, évacue les blessés vers Saint-Léger. Mais le soir, l'hôpital général est également ravagé par les flammes malgré les drapeaux blancs à croix rouge hissés à son sommet. Plus de 300 patients sont évacués du site et trouvent refuge à l'hôtel-Dieu. Cet extrait de "La semaine religieuse du diocèse de Périgueux et de Sarlat" met en avant le rôle crucial d'une religieuse soissonnaise dans l'évacuation des malades et des blessés, ainsi que son indignation face aux jurons proférés par les soldats.
Emile Collet commence son journal le 15 juillet 1870, jour de la déclaration de guerre avec la Prusse. En tant que secrétaire de mairie, il consigne toutes les délibérations, déclarations et injonctions imposées à la population ainsi qu'aux militaires présents en ville. Il relate également les difficultés liées à l'approvisionnement en vivres rencontrées par la population locale, ainsi que les nombreux bombardements et incendies subis jusqu'à la capitulation de la ville le 15 octobre 1870, à onze heures du soir. Celle-ci est cosignée par le colonel von Krenski du côté prussien et le lieutenant-colonel gouverneur de Noüe du côté français.
Cette édition a été modifiée suite à la désinscription de la ville de Soissons du tableau des places fortes, en 1885. Elle contient notamment un dessin de "La Brèche" par Paul Laurent, ainsi qu'un plan de la ville en novembre 1870. René Fossé d'Arcosse aborde à la fois les stratégies militaires en action dans le conflit, l'administration des troupes et de la municipalité, les destructions dans les communes aux alentours de Soissons, ainsi que les arrestations et condamnations.