L’ABBAYE NOTRE-DAME DE SOISSONS
Gauthier de Coincy
Gautier de Coincy était un moine et un poète renommé du Moyen Âge, né à Coincy, près de Fère-en-Tardenois. Vers 1193, il rejoignit l‘abbaye Saint-Médard de Soissons et plus tard, en 1214, il devint prieur à Vic-sur-Aisne, succédant à son oncle, Gobert de Coincy. Bien qu’il soit surtout connu pour sa vie monastique, Gautier de Coincy était également un troubadour reconnu de son temps. Son œuvre la plus célèbre est sans doute les “Miracles de Nostre Dame“, composés à partir de 1218. Ces poèmes racontent divers récits où des personnages, souvent confrontés à des situations de détresse ou de péché, trouvent le salut grâce à l’intervention miraculeuse de la Vierge Marie. Le schéma narratif typique de ces récits met en scène des individus qui, après avoir mené une vie de débauche ou avoir succombé à la tentation, se repentent finalement de leurs péchés et sont sauvés par l’intervention divine de la Vierge Marie. Gautier de Coincy décéda en 1236, laissant derrière lui une œuvre littéraire importante de plus de 30 000 vers. Son travail poétique, imprégné de sa dévotion envers la Vierge Marie et de sa vie monastique, demeure une contribution significative à la littérature médiévale.
Les miracles de Notre-Dame de Soissons
Sur la demande des moniales de l’abbaye NotreDame de Soissons, Pierre Berengier, notaire royal à Soissons à la fin du XVIe siècle, s’est attelé également à la traduction en français des écrits de Farsit sur les miracles ayant eut lieu à l’abbaye, tout en les accompagnant d’autres parties sur l’histoire de l’abbaye, de ses reliques et les différentes personnes qui y furent inhumées.
L'Histoire de l'abbaye de Nostre Dame de Soissons... par Pierre Bérengier
Parmi les auteurs qui ont évoqué les miracles de Soissons, Hugues Farsit a été le premier à le faire en latin. Ensuite, Gautier de Coincy a traduit et versifié 59 miracles, ajoutant des chansons mariales et des sermons. Il a écrit ces œuvres à la demande d’amis ecclésiastiques et laïques, ainsi que pour ses amies proches, les comtesses Ade de Soissons et Marguerite d’Avesnes. Quant à l’abbé Poquet, il était prêtre à Soissons et un passionné d’histoire locale, écrivant plusieurs ouvrages historiques et occupant le poste d’Inspecteur des monuments du département de l’Aisne.
Soigner à l'abbaye Notre-Dame de Soissons
En 1770, l’abbaye royale Notre-Dame de Soissons rédige un livre de remèdes utilisés dans son apothicairerie. Ce livre compile des recettes pour traiter différentes maladies ainsi que des prescriptions pour divers patients, notamment du médecin Henri Petit de Soissons. La bibliothèque municipale de Soissons conserve environ quarante ouvrages provenant de la bibliothèque personnelle de ce médecin. Le livre de remèdes de l’abbaye mentionne également des sources bibliographiques telles que l’ouvrage de Nicolas Lemery, “Pharmacopée universelle”, publié au début du 18e siècle, dont la bibliothèque de Soissons possède un exemplaire.
Le soulier de la vierge
Gautier de Coincy traduit les miracles d’Hugues Farsit pour la comtesse Ade de Soissons. Ces miracles ont lieu pendant une épidémie de mal des ardents à Soissons. Un enfant malade guérit miraculeusement et reçoit un message de la Vierge Marie pour reconstruire l’église Notre-Dame de Soissons. Grâce aux dons des pèlerins, l’église est reconstruite, attirant davantage de fidèles.
Charlemagne donne le soulier de la Vierge à sa sœur Gisèle, abbesse de l’abbaye Notre-Dame de Soissons, à son retour de Constantinople. Endommagée pendant la Révolution, la relique est préservée et transférée à la basilique Notre-Dame de Liesse en 1881.
Pour aller plus loin...
Musées de Soissons
Bibliothèque de Soissons
CIAP Abbaye Saint-Jean
Service des Archives
