L’abbaye de Saint-Léger à Soissons a une histoire fascinante. Au fil des ans, elle a été utilisée à différentes usages, notamment comme logement, puis comme séminaire. Au XIXe siècle, l’idée de créer un musée à Soissons a commencé à émerger, et en 1857, le musée a été officiellement inauguré avec des moulages de sculptures antiques. Les collections du musée de Soissons ont été enrichies grâce à des dons généreux de familles telles que les Rothschild et les Marmottan. Pendant la Première Guerre mondiale, les collections du musée ont été endommagées lors des bombardements, ce qui a entraîné leur transfert dans l’abbaye Saint-Léger. En 1933, l’abbaye a rouvert en tant que musée, accueillant à nouveau le public. Au cours du XXe siècle, les collections du musée ont continué à croître, et en 1994, un nouvel espace d’exposition a été ouvert sur le site de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes, appelé l’Arsenal. L’abbaye est dédiée à saint Léger, évêque d’Autun, qui a été décapité à la fin du VIIe siècle en raison de son opposition à Ebroïn, maire du palais. Cette connexion historique ajoute à l’importance culturelle de l’abbaye dans la région de Soissons.
L'ancienne Abbaye Saint-Léger comprenant l'église, la galerie nord et est du cloître, ainsi que la salle capitulaire. Datant des 13ème et 14ème siècles, elle est la propriété de la commune et a été classée au monument historique, inscrite sur la liste de 1889 et le 22 avril 1908.
En 1139, l’abbaye Saint-Léger à Soissons voit l’arrivée de chanoines réguliers, marquant le début d’une période prospère. À partir de 1200, elle entreprend d’importants travaux de reconstruction, devenant l’un des chantiers majeurs de la ville de Soissons. Malgré les dégâts causés par la guerre de Cent Ans et l’occupation protestante en 1567, l’abbaye est restaurée. Elle est ensuite intégrée à la Congrégation de France et reste un élément central du paysage monastique de la région.
La crypte, construite dans les années 1100, était à l'origine composée de trois parties se terminant par un chevet plat. Lors de l'ajout du chœur gothique à l'église, une seule partie supplémentaire a été ajoutée à la partie romane pour soutenir le nouveau chœur, le protégeant ainsi des crues de la rivière voisine. Les différences de style entre les parties romane et gothique sont visibles dans les voûtes et les chapiteaux. Un bel escalier du XVIe siècle, marqué par un arc en accolade, mène à la crypte, dont la voûte conserve des traces de polychromie du XIXe siècle. La salle intermédiaire menant au cloître, probablement une sacristie remaniée au XIIIe siècle, a perturbé le mur nord de la crypte romane.
Au XIIIe siècle, l'abbaye de Saint-Léger prospère et reconstruit tous ses bâtiments. Les travaux sont réalisés par les mêmes artisans que ceux de la cathédrale, ce qui explique les similitudes architecturales. La construction débute avec le chœur vers 1200, suivi d'un transept bien éclairé au sud. La nef, quant à elle, est composée de parties datant du XIIIe siècle et d'autres des XVIe et XVIIe siècles, avec l'ajout de nouvelles chapelles. La façade de l'église, construite entre 1630 et 1650, reflète le style de la Contre-Réforme avec une architecture imposante. Aujourd'hui, l'église abrite des trésors comme le groupe de marbre antique Niobé et des sculptures médiévales provenant de l'abbatiale de Braine. Ces éléments témoignent de la richesse culturelle de l'abbaye de Saint-Léger de Soissons.
Elevé aux XIIIe et XIVe siècles, le cloître est très proche de celui de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes. Deux galeries subsistent encore. Certaines baies ont conservé leur remplage et décor d’origine : chapiteaux à double rangée de feuillages. Mais beaucoup d’entre elles ont été reconstruites après la Grande Guerre. Des pierres d’attente datant de la Reconstruction sont d’ailleurs encore en place. La salle de réunion du chapitre est composée de six travées voûtées d’ogives qui retombent sur deux colonnes monolithes au centre de la pièce. Les bâtiments conventuels ont été détruits lors des guerres de religions (1567) et reconstruits au XVIIe siècle. Ils sont transformés au XIXe siècle lors de l’arrivée des séminaristes. Une partie d’entre eux abritent aujourd’hui les collections du musée et la bibliothèque municipale de Soissons.
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